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HISTORIQUE DU THÉ
par Guillaume Devaux | 26 Avr 2017 | Encyclopédie du thé, Fabrication du thé
LES ÉTAPES DE LA FABRICATION
du thé
Thé noir, thé vert, thé blanc… Chaque type de thé suit des étapes de fabrication différentes. Ainsi une même feuille de thé, selon qu’elle subit tel ou tel processus de transformation deviendra un thé noir, ou vert.
J’ai récapitulé les grandes étapes de fabrication du thé dans le tableau ci-dessous. Il ne se veut pas exhaustif. Toutefois il donne une bonne vision du processus de fabrication pour chaque type de thé.
Il est important de comprendre que le thé ne peut pas se limiter à un tel schéma car il existe une infinité de variations au sein même de chaque famille. Pour un thé vert de type sencha par exemple les feuilles de thé sont « saisies » à la vapeur dans une cuve cylindrique tandis que pour un thé vert chinois classique elle le seront dans un wok.
J’ai ajouté sous la tableau la définition de chaque étape.
Flétrissement (ou flétrissage) : cette étape consiste à assouplir les feuilles de thé dans le but de les faire sécher jusqu’à atteindre un taux d’humidité situé entre 40 et 50%. Les unité de fabrication modernes utilisent de grandes claies dans lesquelles circule un courant d’air chaud à 25°C. Les feuilles sont généralement retournées et remuées. Cette étape dure environ 24 heures.
Roulage : les feuilles sont roulées sur elles-mêmes afin d’en extraire les huiles essentielles. De nos jours, cette étape est réalisée par une machine qui ressemble à un grand tampon qui effectue de petites rotations circulaires pendant 30 à 40 minutes.
Fixation : c’est un procédé qui permet de stopper l’oxydation des feuilles au moment voulu. Ce procédé est obtenu en soumettant la feuille de thé à une chaleur soutenue pendant une période de temps plus ou moins longue.
Séchage (ou dessication) : opération subtile qui ponctue la fabrication de la plupart des types de thés (sauf celle des thés fermentés) , elle consiste a soumettre les feuilles à un courant d’air très chaud (env. 90°C) afin d’en abaisser le taux d’humidité à un niveau proche de 3%. Une fois cette étape terminée les feuilles de thé sont mises à refroidir, puis triées et enfin emballées.
Fermentation : ce procédé – à ne pas confondre avec l’oxydation – implique l’intervention de micro-organismes dans un environnement pauvre en oxygène, par exemple en plaçant le thé sous une bâche mouillée pour le priver d’oxygène et accélérer la prolifération de micro-organismes qui vont transformer ses nutriments pour lui donner ce gout si particulier.
OXYDATION OU FERMENTATION ?
Les deux termes sont souvent mélangés ou assimilés alors qu’il s’agit de 2 processus totalement différents.
Qu’est ce que l’oxydation du thé ?
L’oxydation est un processus chimique qui provoque le noircissement des feuilles de thé. Il confère aussi un goût et un arôme particulier au thé.
C’est exactement le même processus qui fait qu’une pomme, une banane ou un avocat noircisse à l’air libre.
L’oxydation des feuilles de thé est un processus extrêmement contrôlé. Il commence dès la coupe de la feuille mais surtout s’accélère lorsque celle ci est roulée, écrasée ou coupée selon le mode de fabrication.
D’un point de vue chimique, l’oxydation du thé se produit lorsque les polyphénols renfermés dans les vacuoles cellulaires rentrent en contact (sous l’effet d’une brisure par exemple ou d’une dégradation cellulaire) avec les polyphénols du cytoplasme cellulaire.
La réaction chimique qui se produit transforme les catéchines du thé en théaflavines et en théarubigine . Lors de l’oxydation des feuilles de thé, la chlorophylle est également transformée en phéophytine qui pigmente le thé en noir.
L’oxydation est interrompue par le maître-artisan du thé par l’exposition à une source de chaleur brève. Cela tue les enzymes responsables des transformations. L’oxydation est obtenue en plaçant le thé sur des plaques, des nattes en bambou ou à même le sol et… à attendre le moment opportun. Ici pas de détecteur perfectionné, juste du flair et du feeling.
On parle – sous l’influence de la classification chinoise – des couleurs de thé pour désigner leur taux d’oxydation, et non pas la couleur des feuilles à proprement parler :
- le thé vert n’est pas ou très peu oxydé
- le thé blanc subît une légère oxydation naturelle
- le thé oolong : une oxydation entre 10% et 75%
- le thé noir : oxydation complète
Ce processus chimique concerne toutes les plantes. Le rooibos rouge est une version oxydée du rooibos vert.
Qu’est-ce que la fermentation du thé ?
On dit parfois, improprement, que le thé est « fermenté ». C’est en général faux car la fermentation implique l’intervention de micro-organismes en milieu anaérobie (sans oxygène).
Le pu-ehr est un thé fermenté. C’est, avec le thé jaune, le seul qui le soit. Il est par exemple placé sous une bâche mouillée pour le priver d’oxygène et accélérer la prolifération de micro-organismes.
SI on parle très souvent de fermentation pour du thé noir c’est que jusqu’à il y a quelques décennies, on pensait que c’était la fermentation qui transformait le thé vert en thé noir. La science fait des progrès.